Joseph Caillaux (1863-1944)

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Joseph CAILLAUX, né en 1863, est destiné comme la plupart des membres de sa famille, au service public. Au lycée parisien Fontanes (CONDORCET), il est un très bon élève.
En juillet 1881, il est bachelier ès sciences et en octobre ès lettres. Malgré deux années de "mathématiques élémentaires - mathématiques spéciales" à l'école Sainte Geneviève de 1881 à 1883, il n'est qu'admissible au concours de l'école Polytechnique. 
Son échec traduit selon son biographe Jean Claude ALLAIN " moins une incapacité à manier l'abstraction qu'une répulsion envers le type de profession civile auquel l'école conduit. Son intelligence répugne à s'exprimer sous la forme du langage mathématique ; elle préfère l'expression rhétorique, le discours, au calcul".
Voulant se diriger vers l'Inspection des finances, il entre comme commis à la Caisse des dépôts et Consignations en novembre 1883 et s'inscrit en même temps à la faculté de droit. En 1886, il obtient sa licence.
En 1888, il est admis deuxième sur la liste des promus au grade d'inspecteur adjoint des finances.


Joseph Caillaux
30 mars 1863 - 21 novembre 1944
(Portrait par Alfred Roll)

Ministre des finances durant 2614 jours dans 7 cabinets ministériels de 1899 à 1935. Président du Conseil de 1911 à 1912, parlementaire de la Sarthe de 1898 à 1944.

Caricature de C. Léandre
parue dans le journal Le Rire
n° 370 du 7 décembre 1901
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L'homme politique

D'origine sarthoise, Joseph CAILLAUX est élu député de Mamers en 1898.
Homme de gauche acquis au radicalisme, c'est un redoutable et redouté technicien des finances.
En 1899, il est ministre des Finances dans le cabinet Waldeck-Rousseau. À nouveau ministre des Finances sous Clemenceau en 1906, il réforme le système des contributions directes, mais ne parvient pas à faire admettre son projet de révision de l’impôt sur le revenu. Devenu président du Conseil en 1911, il développe une audacieuse politique de rapprochement avec l’Allemagne à laquelle s'opposent des intransigeants de gauche et la droite. Cette situation contribue à la chute du ministère.
Il défendra l'idée de l’impôt sur le revenu et s’opposera à la loi portant le service militaire à trois ans. Il est à l'origine du renversement du cabinet Barthou en décembre 1912.
Caillaux reprend les Finances dans le cabinet Doumergue. La politique de Caillaux comme sa personnalité suscitent des oppositions farouches. Le Figaro mène une campagne de presse effrénée contre Caillaux. En mars 1914, Mme Caillaux abat de plusieurs coups de revolver le directeur du journal, Calmette.
En 1917 Clemenceau fait traduire Caillaux devant le Sénat réuni en Haute Cour : il est condamné en 1920, pour "intelligence avec l’ennemi", à trois ans d’emprisonnement et à la privation de ses droits politiques.
Amnistié en 1925. Il est élu Président de la commission sénatoriale des Finances. Tenant d'une ferme orthodoxie financière, en 1926, il impose un emprunt à garantie de change.
Il est vice-président du Conseil sous Briand la même année ; le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

 
 

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