CALENDRIER RÉPUBLICAIN

ERE REPUBLICAINE I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV
ERE GREGORIENNE 1792 1793 1794 1795 1796 1797 1798 1799 1800 1801 1802 1803 1804 1805
1er vendémiaire Septembre 22 22 22 23 22 22 22 23 23 23 23 24 23 23
1er Brumaire Octobre 22 22 22 23 22 22 22 23 23 23 23 24 23 23
1er frimaire novembre 21 21 21 22 21 21 21 22 22 22 22 23 22 22
1er Nivôse Décembre 21 21 21 22 21 21 21 22 22 22 22 23 22 22
ERE GREGORIENNE 1793 1794 1795 1796 1797 1798 1799 1800 1801 1802 1803 1804 1805  
1er Pluviôse Janvier 20 20 20 21 20 20 20 21 21 21 21 22 21  
1er Ventôse Février 19 19 19 20 19 19 19 20 20 20 20 21 20  
1er Germinal Mars 21 21 21 21 21 21 21 22 22 22 22 22 22  
1er Floréal Avril 20 20 20 20 20 20 20 21 21 21 21 21 21  
1er Prairial Mai 20 20 20 20 20 20 20 21 21 21 21 21 21  
1er messidor Juin 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 20  
1er Thermidor Juillet 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 20  
1er Fructidor Août 18 18 18 18 18 18 18 19 19 19 19 19 19  

 

Origine du calendrier républicain. Une ère nouvelle ayant débuté le 14-7-1789 , l'Assemblée législative décrète, le 2-1-1792, que tous les actes publics, civils et judiciaires portent désormais la mention de I'ère de la Liberté, et que le 1-1-1792 marque le début de l'an IV de la Liberté. Après le 10‑8, on ajoute l'an de l'Égalité.

Des hésitations sont apparues, notamment pour savoir si l'an I allait du 14 juillet 1789 au 13 juillet 1788 ou si l'an I s'achevait au 31 décembre 1789.

La Convention, après avoir aboli la Monarchie, décrète, le 22-9-1792, sur la proposition de Billaud-Varenne (1756-1819), que tous les actes pris désormais seront datés de I'an I de la République. On y associe l'astronomie : « Le même jour à 9 h 18 min 30 s du matin (Observatoire de Paris), le Soleil est arrivé a l'équinoxe vrai, en entrant dans le signe de la Balance. L'égalité des jours égaux aux nuits était marquée dans le ciel, au moment même où l'égalité civile et morale était proclamée par les représentants du peuple français comme le fondement sacré de son nouveau gouverne­ment. »

Pour mettre les années de l'ère nouvelle en concordance avec le calendrier en usage, la Convention décrète le 2-1-1793 que l'an II commencerait le 1-1-1793. Sur la proposition de la Commission que le Comité d'instruc­tion publique avait chargée de préparer un pro­jet (commission présidée par Gilbert Romme et comprenant notamment : Lagrange, Monge, Lalande, Guyton, Pingré, Dupuis ),  la Convention décrète le 5-10-1793 (14 vendémiaire an II) que le point de départ de l'ère républicaine et le commencement de l'an I sont fixés à la date de la proclamation de la République, qui se trouve coïncider avec l'équinoxe vrai d'automne au 22-9-1792.

Le décret qui fixait le commencement de la 2e année au 1-1-1793 est rapporté. Tous les actes datés de l'an II de la République passés entre le 1er janvier et le 22 septembre exclusivement, sont regardés comme appartenant à la 1ère année de la République. Le même décret établit un calendrier révolutionnaire. David, André Chénier, Fabre d'Eglantine et Gilbert Romme chargés le 18-10-1793,présentent une nouvelle nomenclature à la Convention. Adoptée le 24-10-1793 (3 brumaire an II), elle est promulguée par décret du 4 frimaire an II (24-11-1793). Ce calendrier révolutionnaire ou républicain demeura en vigueur jusqu'au 1‑1‑1806 (senatus-consulte du 9-9-1805).  

Organisation du calendrier. L'article 3 du décret du 4 frimaire an II fixe le commencement de l'année « à minuit avec le jour où tombe l'équinoxe vrai d'automne pour l'Observatoire de paris ». Chaque année, les astronomes déterminent le moment exact du passage du Soleil par le plan de l'équateur qui peut se produire un peu avant ou un peu après minuit ; un décret fixe ensuite le commencement de l'année. C'est la raison pour laquelle les années commencent tantôt le 22 le 23 ou le 24 septembre

Division de l'année. L'année, de 365 jours, est divisée en 12 mois de 3 décades de 10 jours, pour se conformer aux règles du système métrique, et se termine par 5 jours complémentaires.

 Du 5 au 24-11-1793, on a désigné mois et jours par des numéros d'ordre, puis on adopta pour les jours les noms de primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi. Les jours complémentaires furent appelés, à partir du 24-­11-1793 (décret du 3e jour du 2e mois de l'an II) sans-culottides, puis à partir du 24-8-1794 (décret du 7 fructidor an III) : fête 1°) de la vertu, 2°) du génie, 3°) du travail, 4°) de l'opinion, 5°) des récompenses.

En mémoire de la Révolution qui, après 4 ans, a conduit la France au gouvernement républicain, la période bissextile de 4 ans [dite sextile depuis Ie décret  du 19 brumaire an II (9-11-1793)] est appelée la Franciade et le 6e jour intercalaire qui doit la terminer " jour de la Révolution ".

Philippe FABRE dit Fabre d'Eglantine donne leur nom aux mois avec des terminaisons semblables pour chaque saison: automne: -aire; hiver: -ôse; printemps: -al; été: -or. Chaque jour recevait le nom d'une production végétale (ex. raisin, safran, châtaigne, potiron); ou, pour le quintidi, animale (ex. cheval, oie, dindon, faisan). Le décadi était appelé du nom d'un instrument rural (ex. cuve, pressoir, tonneau).

Divisions du jour. L'article 11 du décret du 5-10-1793 (14 vendémiaire an II), divise chaque jour, entre minuit et minuit, en 10 parties égales ; chacune de ces parties est divisée en 10 autres subdivisions et ainsi de suite. Le décret du 2-11-1793 (4 frimaire an II) stipule que la 100e partie de l'heure est connue sous le nom de minute décimale et la 100e partie de cette dernière sous celui de seconde décimale. Les 12 h d'une montre ancien style devaient ainsi correspondre à 5 h d'une montre nouveau style ; le 10ème d'une heure nouvelle valait 14 minutes et 24 secondes anciennes. Le décret du 7-4-1795 (18 germinal an III), suspend la loi pour une période indéterminée

Selon l'arrêté des consuls du 7 thermidor an Vlll, l'observation du décadi n'était plus obligatoire que pour les autorités constituées et les fonctionnaires. Après l'abrogation de cet arrêté , la loi relative à l'organisation des cultes du 18 germinal an X (8-4-1802) spécifie que le repos des fonctionnaires est fixé au dimanche. Le calendrier républicain resta en vigueur jusqu’en décembre 1805; il fut aboli par Napoléon, qui restaura le calendrier grégorien, le 1er janvier 1806.Sous la Commune (1871). Le Journal officiel emploie le calendrier grégorien, mais certaines mesures sont datées suivant le calendrier révolutionnaire.  

 Fermer cette fenêtre