Origine
du calendrier républicain. Une
ère nouvelle ayant débuté
le 14-7-1789 , l'Assemblée législative décrète, le 2-1-1792, que
tous les actes publics, civils et judiciaires portent désormais la
mention de I'ère de la Liberté, et que le 1-1-1792 marque le début de
l'an IV de la Liberté. Après le 10‑8, on ajoute l'an de l'Égalité.
Des
hésitations sont apparues, notamment pour savoir si l'an I allait du 14
juillet 1789 au 13 juillet 1788 ou si l'an I s'achevait au 31 décembre
1789.
La Convention, après avoir aboli la Monarchie, décrète, le 22-9-1792, sur la
proposition de Billaud-Varenne (1756-1819), que tous les actes pris désormais
seront datés de I'an I de la République. On y associe l'astronomie :
« Le même jour à 9 h 18 min 30 s du matin (Observatoire de Paris), le
Soleil est arrivé a l'équinoxe vrai, en entrant dans le signe de la
Balance. L'égalité des jours égaux aux nuits était marquée dans le
ciel, au moment même où l'égalité civile et morale était proclamée
par les représentants du peuple français comme le fondement sacré de
son nouveau gouvernement. »
Pour mettre les années de l'ère
nouvelle en concordance avec le calendrier en usage, la Convention décrète
le 2-1-1793 que l'an II commencerait le 1-1-1793. Sur la proposition de
la Commission que le Comité d'instruction publique avait chargée de
préparer un projet (commission présidée par Gilbert Romme et
comprenant notamment : Lagrange, Monge, Lalande, Guyton, Pingré, Dupuis
), la Convention décrète
le 5-10-1793 (14 vendémiaire an II) que le point de départ de l'ère républicaine
et le commencement de l'an I sont fixés à la date de la proclamation
de la République, qui se trouve coïncider avec l'équinoxe vrai
d'automne au 22-9-1792.
Le décret qui fixait le commencement de
la 2e année au 1-1-1793 est rapporté. Tous les actes datés de l'an II
de la République passés entre le 1er janvier et le 22
septembre exclusivement, sont regardés comme appartenant à la 1ère année
de la République. Le même décret établit un calendrier révolutionnaire.
David, André Chénier, Fabre d'Eglantine et Gilbert Romme chargés le
18-10-1793,présentent une nouvelle nomenclature à la Convention. Adoptée
le 24-10-1793 (3 brumaire an II), elle est promulguée par décret du 4
frimaire an II (24-11-1793). Ce calendrier révolutionnaire ou républicain
demeura en vigueur jusqu'au 1‑1‑1806 (senatus-consulte du 9-9-1805).
Organisation
du calendrier. L'article
3 du décret du 4 frimaire an
II fixe le commencement de l'année « à minuit avec le jour où
tombe l'équinoxe vrai d'automne pour l'Observatoire de paris ».
Chaque année, les astronomes déterminent le moment exact du passage du
Soleil par le plan de l'équateur qui peut se produire un peu avant ou
un peu après minuit ; un décret fixe ensuite le commencement de l'année.
C'est la raison pour laquelle les années commencent tantôt le 22 le 23
ou le 24 septembre
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Division
de l'année. L'année,
de 365 jours, est divisée en 12 mois de 3 décades de
10 jours, pour se conformer aux règles du système métrique, et se
termine par 5 jours complémentaires.
Du 5 au 24-11-1793, on a désigné mois et jours par des numéros d'ordre,
puis on adopta pour les jours les noms de primidi, duodi, tridi,
quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi. Les jours
complémentaires furent appelés, à partir du 24-11-1793 (décret du
3e jour du 2e mois de l'an II) sans-culottides, puis à partir du 24-8-1794
(décret du 7 fructidor an III) : fête 1°) de la vertu, 2°) du génie,
3°) du travail, 4°) de l'opinion, 5°) des récompenses.
En mémoire de la Révolution qui, après
4 ans, a conduit la France au gouvernement républicain, la période
bissextile de 4 ans [dite sextile depuis Ie décret
du 19 brumaire an II (9-11-1793)] est appelée la Franciade
et le 6e jour intercalaire
qui doit la terminer " jour de la Révolution ".
Philippe FABRE dit Fabre d'Eglantine donne leur
nom aux mois avec des
terminaisons semblables pour chaque saison: automne: -aire; hiver: -ôse;
printemps: -al; été: -or. Chaque jour recevait le nom d'une production
végétale (ex. raisin, safran, châtaigne, potiron); ou, pour le
quintidi, animale (ex. cheval, oie, dindon, faisan). Le décadi était
appelé du nom d'un instrument rural (ex. cuve, pressoir, tonneau).
Divisions
du jour. L'article
11 du décret du 5-10-1793 (14 vendémiaire an II), divise chaque jour,
entre minuit et minuit, en 10 parties égales ; chacune de ces parties
est divisée en 10 autres subdivisions et ainsi de suite. Le décret du
2-11-1793 (4 frimaire an II) stipule que la 100e partie de l'heure est
connue sous le nom de minute décimale et la 100e partie de cette dernière
sous celui de seconde décimale. Les 12 h d'une montre ancien style
devaient ainsi correspondre à 5 h d'une montre nouveau style ; le 10ème
d'une heure nouvelle valait 14 minutes et 24 secondes anciennes. Le décret
du 7-4-1795 (18 germinal an III), suspend la loi pour une période indéterminée
Selon l'arrêté des consuls du 7
thermidor an Vlll, l'observation du décadi n'était plus obligatoire
que pour les autorités constituées et les fonctionnaires. Après
l'abrogation de cet arrêté , la loi relative à l'organisation des
cultes du 18 germinal an X (8-4-1802) spécifie
que le
repos des fonctionnaires est fixé au dimanche. Le calendrier républicain
resta en vigueur jusqu’en décembre 1805; il fut aboli par Napoléon,
qui restaura le calendrier grégorien, le 1er
janvier 1806.Sous la Commune (1871). Le Journal officiel emploie le calendrier grégorien, mais certaines mesures sont datées
suivant le calendrier révolutionnaire.
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