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Extrait d'un article de Laurent Joffrin
(Le Nouvel Observateur
16 AU 22 MARS)

Échec à la réforme de Bercy
En toute impuissance



Quand les agents des impôts font le jeu des ultra-libéraux.
[...]

"La leçon est claire : alors que les besoins sociaux évoluent sans cesse, la bureaucratie d'Etat est immobile. On ne peut la faire bouger qu'en accroissant ses dépenses. Le S.N.U.I. et F. O. arguent du "maillage territorial", du maintien des perceptions dans les villages et d'autres considérations plus techniques. Tous arguments légitimes, d'autant qu'il viennent d'une administration compétente et dévouée. Mais à qui fera-t-on croire que l'informatique, l'utilisation de l'Internet ou du téléphone intelligent ne peuvent pas décharger les agents de taches élémentaires et accroître leur productivité ?

Et surtout, qui doit décider de l'urgence de telle ou telle mission ? Les agents de Bercy ou bien les représentants élus des citoyens ? Les économies de postes faites aux finances auraient permis, par exemple, de créer, a dépenses publiques égales, des postes d'animateurs sociaux dans les banlieues, de profs dans les Z. E. P. d'auxiliaires de justice qui font cruellement défaut. Au nom de quoi les agents s'arrogent-ils le droit de l'interdire, dès lors que leur statut n'est pas remis en question ? Et de quel droit empêchent-ils une simplification bénéfique aux contribuables alors que leurs acquis ne sont pas touchés ? À moins qu'on veuille maintenir les mêmes postes aux mêmes endroits pour les siècles des siècles. L'échec de la réforme de Bercy, c'est la régression de la République en démocratie féodale. Il ne reste plus qu'à déclarer les emplois du ministère des finances héréditaires..."

[...]

© Le Nouvel Observateur - Laurent JOFFRIN 16/22 mars 2000
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