Philippe Auguste 1165 - 1223

Les historiens admettent que les premières mesures d'organisation des finances datent du règne de Philippe Auguste. Ce monarque intelligent y est parvenu en préparant le royaume à la longue absence de son roi pour des raisons de croisade. Dans une espèce de testament, il organisa le gouvernement du pays, confié selon la règle, à la reine mère dans le cadre de la régence. Il créa un organisme de contrôle dont les pouvoirs diminuaient singulièrement ceux de la régente et de son frère. Philippe Auguste choisit de confier des prérogatives à des bourgeois, des clercs  et des fonctionnaires sans préjugés de caste. La garde du sceau royal leur était d'ailleurs confiée. La conservation du trésor fut remise à l'ordre des Templiers ; mais les clés étaient détenues par des prud'hommes choisis par le roi. La puissance des régents était très limitée. Ainsi, Philippe Auguste leur avait interdit d'établir des impôts ou de lever des tailles pendant son absence. Allant jusqu'à l'extrême, et en évoquant sa disparition possible, une clause de son testament interdisait à son peuple de verser des impôts qui seraient nouveaux, tant que son fils n'aurait pas la majorité. Les régents n'avaient que des pouvoirs provisoires : tous les trois mois un parlement devait être réuni. Les gouvernants devaient faire connaître au roi les vœux du peuple en lui transmettant les rapports des magistrats de province.

À l'égard du clergé, Philippe Auguste a toujours eu une attitude équilibrée. Il exigea que l'église fournisse des contingents d'hommes d'armes. Le roi lutta contre les privilèges de la justice ecclésiastique. À l'égard de la féodalité, Philippe Auguste mit en place le "pariage". Ce dispositif associait le roi à l'administration d'un fief en contrepartie de quoi le suzerain était affranchi d'un certain nombre de charges et de soucis. La couronne rendait alors des services et garantissait la protection moyennant l'attribution de la moitié des propriétés et des revenus. Le roi innova financièrement pour accroître les rentrées du trésor. Il supprima beaucoup de prestations et de corvées, de livraisons en nature. Il affranchit même certaines villes du service d'Ost. Il mit en place des taxes fixes au rendement plus prévisible permettant ainsi l'établissement d'un véritable budget. Il développa le droit de "régal" qui permettait aux souverains de s'approprier les revenus de tout évêché vacant.

 

Fermer cette fenêtre